Etude Banque de France – Analyse économique et financière du secteur de la charcuterie-salaison en 2020
Un bilan 2020 en demi-teinte : une situation économique et financière globale qui s’améliore pour les entreprises de charcuterie en 2020 mais une baisse d’activité marquée pour les spécialistes de la restauration hors foyer
Les résultats 2020 ont été présentés par Françoise CARRE, Banque de France, aux membres de la FICT le 28 septembre dernier.
Vous trouverez en pièce jointe l’étude complète ainsi que les soldes intermédiaires de gestion.
Après une année 2019 particulièrement difficile pour les entreprises de charcuterie marquée par la flambée de prix des pièces de découpe (porc et volaille notamment) avec un impact direct sur les rentabilités des entreprises, 2020 marque un véritable tournant. En effet, les performances économiques s’améliorent pour toutes les tailles d’entreprises – petites (<50 salariés), moyennes (50 et 249 salariés) et grandes (>250 salariés) :
- 62% des entreprises ont vu leur chiffre d’affaires progressé entre 2019 et 2020. Le chiffre d’affaires global du secteur s’inscrit en hausse de 7,9% (vs -9,7% pour les spécialistes de la RHF).
- Le taux de valeur ajoutée progresse pour 58% des entreprises. L’augmentation du chiffre d’affaires et le recul des consommations intermédiaires favorisent une hausse de 1 point du taux de valeur ajoutée, qui s’élève à 20,5% du chiffre d’affaires (stable pour les spécialistes de la RHF).
- Le taux d’excédent brut d’exploitation gagne quant à lui 1,5 point et atteint 5,5% du chiffre d’affaires. La crise COVID19 a eu un impact plus important pour les entreprises spécialisées de la RHD puisque le taux d’EBE se situe à 4% du chiffre d’affaires (-0,3 pt).
- Le résultat courant avant impôt atteint 3,3% du chiffre d’affaires en 2020 (+1,7 point). Comparativement, il est de seulement de 1,7% pour les spécialistes de la RHF suite aux baisses de chiffre d’affaires et de valeur ajoutée. Avec de meilleures performances, la part des entreprises bénéficiaires (76%) augmente de 2,6 points entre 2019 et 2020. Pour les entreprises de la RHD, il n’y a pas plus d’entreprises déficitaires mais le montant des déficits a doublé selon la Banque de France, ce qui laisse présager des difficultés de rebond en 2021.
- Le taux de résultat net retrouve son niveau de 2016 (1,7% du chiffre d’affaires ; +0,6 point). Près de 79% entreprises de charcuterie ont un résultat net positif en 2020 contre 78% en 2019. Comparativement 83,4% des entreprises de la grande distribution présentent un résultat net positif en 2020. Pour les entreprises de la RHD, le taux de résultat net est très faible puisqu’il s’élève à 0,4% du chiffres d’affaires.
- Les besoins en fonds de roulement sont bien maîtrisés (17,5 jours de CA en moyenne ; -4,6 jours par rapport à 2019).
- Au global, le taux d’endettement du secteur reste stable à 50,9%. Il progresse essentiellement pour les petites (65,8%) et moyennes entreprises (68,5%). Pour les spécialistes de la RHD, l’endettement financier augmente fortement (+16,5 points), pour se situer à 74%. Cette hausse de l’endettement est à relativiser en raison de l’accroissement des trésoreries nettes (38 jours ; +19 jours sur un an) liées aux PGE (prêts garantis par l’Etat) placés en trésorerie de précaution par les entreprises.
La reprise économique est bien là mais les entreprises sont très inquiètes pour 2021. Depuis plusieurs mois, les Chefs d’entreprise sont confrontés :
- Grandes difficultés de recrutement, tant en CDD, CDI, intérims
- Inflation généralisée des prix des matières premières agricoles, industrielles, énergies, transports, coûts salariaux, problème de disponibilités matières, allongement des délais
- Demande plutôt timide (à l’export et sur le marché intérieur)
- Reprise de la restauration mais un secteur pénalisé au 1er semestre 2021 avec des fermetures partielles
- Encore beaucoup d’incertitudes liées à la pandémie