“La loi EGAlim fut une avancée que nous avons toujours saluée et encouragée, les industriels laitiers ont largement contribué à sa bonne application. Cependant ses limites sont connues : la course aux prix bas pratiquée par certains acteurs, le refus de l’appliquer aux marques distributeurs et les pratiques des grandes centrales d’achat européennes. C’est pourquoi nous attendions beaucoup de la proposition de loi du Député Grégory Besson-Moreau, issue de la commission d’enquête dont il fut le rapporteur en 2020 et à laquelle nous avions participé activement pour imaginer ensemble des solutions vertueuses pour l’ensemble de la filière laitière“, écrit la Fnil dans un communiqué publié ce lundi 26 avril 2021.
“Si nous partageons l’objectif porté par cette proposition de loi visant à retrouver l’esprit initial des EGA de création et de répartition de la valeur, nous constatons que les mesures qu’elle contient conduiront à affaiblir nos entreprises et par extension l’ensemble de la filière laitière. Sanctuariser les seules matières premières agricoles sans sanctuariser les coûts de transformation ne permettra pas de créer la valeur nécessaire pour l’ensemble de la filière et en particulier les transformateurs.
Ce type de mécanisme, une exception française de plus dans l’environnement européen, risque de nous faire perdre un peu plus en compétitivité (…). Il dégraderait en outre la vitalité de certains de nos territoires et notre compétitivité à l’export.
L’absence de contrôle des pratiques des distributeurs dans ce nouveau texte pénalisera les transformateurs et in fine les producteurs, aboutissant au résultat inverse de l’objectif poursuivi par la loi EGAlim. Nous pensons que seul le renforcement du tarif fournisseur pourra permettre un réel progrès pour les filières alimentaires. Il n’y aura de meilleur partage de la valeur possible que si l’on tient compte de l’évolution des coûts de production des entreprises et des investissements auxquels elles doivent consentir à la fois pour des impératifs de compétitivité mais également pour répondre aux attentes légitimes des citoyens en matière d’environnement, de santé et de bien-être animal notamment. Ces démarches de qualité et de durabilité sur lesquelles nous sommes têtes de pont sont le produit d’investissements conséquents qui doivent trouver leur juste reconnaissance et valorisation“.