Nutrition animale – Soja non OGM : tensions sur les approvisionnements

Économie Le 24/05/2021

LES MARCHES

 

Depuis le mois d’avril, faute de matière disponible  il y a des ruptures des cotations du tourteau de soja garanti sans OGM (inférieur au seuil de détection de 0.9%), indiquent les professionnels de l’alimentation animale dans un communiqué commun de La Coopération agricole et du Snia. Et cela, malgré une hausse significative de la prime d’achat du non OGM passée de 85 euros/tonne fin 2020 à 280 euros en avril dernier. D’après le Snia, les fabricants qui achètent des tourteaux aujourd’hui doivent débourser 410 €/t pour du soja standard et 695 €/t pour du sans OGM (rendu Montoir).« N’étant pas couverts sur la totalité de leurs besoins, les fabricants français et européens se retrouvent dans l’incapacité de racheter » explique Patricia Le cadre, spécialiste des marchés agricoles au Céréopa.

 

 

Baisse de l’offre en Non OGM

A court terme, il y a un risque élevé de rupture d’approvisionnement sur une durée indéterminée, mais ce sera au moins jusqu’à la prochaine récolte indienne en novembre. Cette tension résulte surtout d’une offre en baisse. « L’Inde a déclaré forfait en raison de gros problèmes logistiques liés à la Covid et de protectionnisme. Au Brésil, les graines non OGM n’ont pas été « ségréguées (c’est-à-dire physiquement séparées des graines OGM), poursuit la spécialiste. La demande chinoise et le prix du soja conventionnel sont tels qu’il était plus intéressant de tout mélanger pour satisfaire l’ogre chinois. »

D’après elle, « la demande en soja non OGM n’a pas explosé, mais elle ne peut pas être entièrement satisfaite. » En volailles, ce soja est utilisé pour les productions Bio et beaucoup de certifié et de label rouge. Il devrait d’ailleurs être rendu obligatoire pour toutes les volailles label rouge dans la prochaine notice technique à paraitre.

 

 

Peu d’alternatives disponibles

Les opérateurs vont devoir chercher des alternatives, sachant que ce tourteau est techniquement difficile à substituer. Le tourteau de colza non OGM n’est presque plus disponible sur cette fin de campagne et le tourteau de tournesol dit HP est rare et cher au niveau mondial.

Les professionnels appellent les autorités et partenaires à réfléchir à des solutions de pérennisation des filières non OGM. « Ces filières doivent se projeter et l’aval contractualiser suffisamment tôt pour inciter les producteurs à semer, estime Patricia Le cadre. Cet épisode montre surtout que la segmentation a un coût qu’il faut payer au juste prix. »

Par ailleurs, la Commission européenne veut ré autoriser les protéines animales transformées (ex « farines animales »). Ce pourrait être une piste, si les consommateurs l’acceptent.

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