Flambée du cours des matières premières
Depuis le début de l’année 2021, l’alimentation animale qui représente 50% du coût de production d’un canard s’est fortement renchérie. En cause, la flambée du cours des matières premières qui entrent dans sa composition, en particulier le blé, le maïs et les protéagineux. L’indice Itavi affiche une hausse moyenne de 22,3% depuis les trois premiers de l’année 2021. « La situation est intenable pour les entreprises de transformation qui n’ont pas attendu la loi Egalim pour mettre en place des contrats indexés sur le coût de l’aliment et le prix des canetons avec les éleveurs. Elles sont les seules à supporter cette flambée des cours », s’inquiète Michel Fruchet, président du Cifog, l’interprofession des palmipèdes à foie gras.
En plus du coût des matières premières qui entrent dans l’alimentation animale, la filière a vu augmenter le coût des emballages de 10 à 20% sous l’effet de tensions sur le prix du carton, du verre, des métaux et du bois.
Une situation intenable
« Les distributeurs doivent tenir compte de cette situation dans le cadre des discussions tarifaires », insiste le président du Cifog. Pour les produits spécifiques comme le foie gras dont 70% des ventes ont lieu en fin d’année, ces discussions se poursuivent généralement jusqu’au mois de juin. Mais à l’image des dernières négociations bouclées fin février 2021 sur le tarif général, « les distributeurs se montrent inflexibles et font comme s’il n’y avait pas de flambée des matières premières », se désole le président du Cifog.
Une situation d’autant plus inquiétante que le chiffrage financier de la crise aviaire qui se termine n’a pas encore eu lieu. La filière qui reste suspendue à l’annonce d’une date de réouverture des restaurants (le circuit représente 40% de ses débouchés) s’attend à des mois très difficiles.