Les ministres de l’Agriculture, de l’Industrie et des PME ont organisé une nouvelle réunion entre les différents acteurs le 8 juin au soir, avec à l’ordre du jour notamment la proposition de loi Egalim 2.
L’exécutif ne s’est pas exprimé à l’issue des discussions, devoir de réserve des ministres oblige le temps des élections.
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont martelé, dans un communiqué diffusé avant la réunion, leur constat d’une pression à la baisse sur les prix d’achat des matières premières agricoles. Cela, malgré les avertissements du gouvernement et les contrôles de la DGCCRF. Ils pressent l’exécutif et les parlementaires de doper le texte du député LRM Grégory Besson-Moreau, en renforçant la prise en compte des indicateurs de coûts de production et de marché dans les contrats. Ils appellent aussi à ce que soit conservé l’article permettant de sanctuariser les prix des produits agricoles.
« Il ne peut pas y avoir de souveraineté alimentaire sans arrêt immédiat et durable de la guerre des prix », prévient l’Ania – C’est ce que l’organisation déclare dans sa note de conjoncture publiée le 8 juin, en soulignant que les marges des industriels se sont effondrées en 2020. Au regard du dernier bilan des négociations commerciales, l’Ania constate une déflation de 0,3 % dans les rayons, tandis que les prix des matières premières, ou des emballages, montent. Affichant une volonté de recréer de la valeur, l’Ania assure que de « nouvelles obligations et contraintes excessives en matière de transparence des prix d’achat agricoles » iraient à l’encontre de cet objectif. Pire, elle prévient que de nouvelles contraintes pourraient motiver les industriels à « s’approvisionner à l’étranger voire à délocaliser leurs sites de production ». L’Ania sous-entend ainsi, sans la citer, ses craintes vis-à-vis de la proposition de loi Egalim 2. Elle appelle à renforcer le tarif des fournisseurs, estimant que les négociations doivent partir des conditions générales de ventes et non du prix de l’année N-1, et que chaque dégradation tarifaire doit donner lieu à des « contreparties proportionnées et vérifiables ».