Chine : bulletin analyse économique et impact covid – juillet 2020

Export Le 08/07/2020

Vous trouverez ci-dessous les sommaires du Bulletin d’Analyse Economique pour la Chine n°94 (juillet 2020), ainsi que du numéro spécial dédié à l’impact du covid-19 sur l’économie chinoise, rédigés par le Service Economique Régional de Pékin. Les documents complets se trouvent en pièces jointes.

 

Bonne lecture

 

 

Bulletin d’analyse économique (juillet 2020)

 

L’Afrique : nouvelle terre promise de la puissance numérique chinoise ?

Caractérisée par des marchés peu matures où les grands acteurs internationaux ne sont pas encore solidement installés et globalement dépourvue de cadre juridique dans le domaine numérique, l’Afrique apparaît comme un terrain privilégié pour édifier les « Routes de la soie numériques » appelées de ses voeux par le leadership chinois depuis 2015. La Chine a ainsi élaboré à son endroit une stratégie globale et financée, qui s’étend désormais jusqu’à la coopération en matière de politiques publiques et de droit. Cette stratégie poursuit ainsi à la fois une logique économique – sécuriser et étendre des marchés pour des entreprises chinoises – et plus politique : promouvoir les méthodes et standards de gouvernance dans le domaine cyber et, partant, une certaine vision du rapport entre l’État et la société civile.

 

La stratégie internationale de la Chine en matière de standardisation

L’influence chinoise en matière de standardisation, à l’exception de certains secteurs où les acteurs chinois sont en position de force (5G, IoT, smart city, blockchain, etc.) reste aujourd’hui relativement faible. Consciente de ces limites, la Chine cherche à promouvoir ses normes sur une base bilatérale auprès des pays en voie de développement situés le long des « Nouvelles Routes de la Soie » à qui elle propose des solutions « clés en main », notamment pour les infrastructures et le numérique (Routes de la Soie numériques). La compétitivité économique de la Chine renforce l’attrait des propositions chinoises en matière de normes et de gouvernance du numérique.

 

Le système chinois de standardisation : un outil de politique industrielle en cours de réforme

La définition chinoise de standard va au-delà de la définition usuelle – une norme appliquée à un bien ou un service pour permettre l’interopérabilité des modèles développés par des acteurs différents – en incluant également des règlementations contraignantes et des « standards d’entreprise » propre à un chaque société. Extrêmement complexe, le système chinois de normalisation est en cours de réforme et fait l’objet d’une réflexion stratégique. Les fondamentaux de cette réflexion sont clairs : préservation du rôle central de l’État, mobilisation des standards comme outils de politique industrielle et renforcement des exigences environnementales. La coopération internationale doit en outre permettre d’accompagner la montée en gamme des standards industriels chinois.

 

Le soutien à la mobilité hydrogène en Chine

Dans son 13ème plan quinquennal (2016-2020), la Chine prévoit l’utilisation de l’hydrogène pour les réseaux électriques distribués et les véhicules à énergies nouvelles (NEV). Pour atteindre ses objectifs de développement de la filière hydrogène, le pays devra tripler sa production d’hydrogène d’ici 2050 mais aussi développer une filière complète en aval. Le très fort soutien affiché ces dernières années par le secteur public à différents niveaux (ministères, gouvernements locaux, SOE) a incité les acteurs privés à lancer de nombreux projets d’investissements sur des segments tels que les véhicules à propulsion hydrogène (FCV), les piles à combustibles, la distribution, ou encore les applications industrielles. La suppression attendue des subventions au niveau central en 2021, ainsi que les déclarations du Ministère des Finances, indiquent cependant que la mobilité hydrogène n’est plus considérée que comme un complément aux véhicules électriques classiques.

 

Hainan : vers la création d’un « port franc » aux caractéristiques chinoises ?

Le 1er juin 2020, le comité central du Parti communiste chinois (PCC) et le Conseil des affaires d’Etat ont publié conjointement un document portant sur le projet de « premier port franc aux caractéristiques chinoises » à Hainan (extrême-sud de la Chine), concept introduit en octobre 2017 par le Président Xi Jinping, avant qu’un premier plan ne soit promulgué en avril 2018. Les secteurs du tourisme, des « services modernes » (juridiques, financiers et logistiques) et de l’industrie hi-tech sont appelés à être développés « étape par étape » (fondations établies d’ici 2025 ; maturation du système d’ici 2035 ; port franc de niveau mondial d’ici 2050). Le nouveau document propose 60 mesures (listées en annexe) concernant la facilitation du commerce et des investissements, la libre circulation transfrontalière des capitaux et des talents, le transport, la logistique, le flux « sûr et ordonné » des données, la réforme des systèmes fiscal et juridique et la gestion des risques.

 

Internet des objets : la stratégie chinoise de soutien à la technologie NB-IoT

Alors que l’internet des objets (IoT) se développe fortement en Chine, le pays soutient la technologie NB-IoT pour le développement du secteur, selon des modalités caractéristiques de la stratégie numérique chinoise : après avoir été identifié et soutenu en amont par les autorités, le NB-IoT a désormais été adopté par les grands groupes technologiques chinois qui se positionnent en leaders mondiaux du déploiement de réseaux et de la production d’équipements. En Chine, le développement d’applications IoT est favorisé par de nombreuses plateformes et initiatives locales, notamment pour la smart city et l’internet industriel. A l’international, les acteurs chinois coordonnent leurs efforts et on notamment réussi à faire inclure le NB-IoT dans les standards 5G dans le cadre du 3rd Generation Partnership Project (3GPP). Néanmoins, bien que de nombreux analystes attendent une forte pénétration du NB-IoT au niveau mondial, le succès de la technologie dépendra aussi fortement des caractéristiques propres à chaque marché : infrastructures existantes, usages, intérêts industriels ou encore enjeux de cybersécurité.

 

La peste porcine africaine en Chine : une épizootie encore incontrôlée, aux conséquences mondiales

Les autorités chinoises affirment que l’’épizootie de peste porcine africaine (PPA) est sous contrôle et qu’un retour à la normale est imminent pour la production domestique de viande porcine. La réalité pourrait bien être différente. Le cheptel porcin chinois devrait mettre cinq à dix ans à se remettre de la crise sanitaire actuelle. Des incertitudes persistent donc sur l’approvisionnement en viande de la Chine. Cette situation est favorable aux exportateurs.

 

Protection des données personnelles en Chine : un cadre juridique et une mise en œuvre encore imparfaits

La permissivité de la Chine en matière de protection des données personnelles est généralement citée comme l’un des avantages structurels du pays dans la concurrence qu’il se livre avec les États-Unis et l’Europe – dans le domaine de l’intelligence artificielle, notamment : elle confèrerait une liberté totale aux géants de l’internet chinois pour amasser des données, les traiter, et améliorer leurs services. En cause, l’importance moindre qu’accorderaient les citoyens chinois à la vie privée, dont ils seraient prêts à troquer des pans entiers en échange d’un supplément de confort. En réalité, les enquêtes d’opinion menées ces dernières années révèlent une préoccupation croissante d’une large majorité de citoyens chinois quant à l’utilisation qui peut être faite de leurs données personnelles ; et le pays se dote depuis 2017 d’un cadre juridique aujourd’hui presque complet et conforme aux meilleures pratiques mondiales.

 

Le « techno-nationalisme » de la nouvelle ère : les sciences et technologies dans les discours de Xi Jinping

L’expression « techno-nationalisme » est souvent utilisée pour désigner les politiques publiques volontaristes mises en oeuvre par certains gouvernements – notamment asiatiques (Japon, Corée du sud, Chine) mais également le gouvernement américain durant certaines périodes – afin de stimuler l’innovation sur leur territoire selon une approche coordonnée, de long terme, et poursuivant des objectifs stratégiques (y compris en matière de défense nationale). Depuis quelques années, elle est également de plus en plus souvent usitée pour désigner certaines mesures mises en œuvre par la Chine pour localiser des technologies étrangères sur son territoire et stimuler l’innovation indigène. Toutefois, peu d’études existent sur les sous-jacents intellectuels qui informent et inspirent ces mesures en Chine. Une première exploration sur la base de l’étude de plusieurs discours prononcés devant l’Académie des sciences de Chine et l’Académie d’ingénierie de Chine par Xi Jinping en 2014, 2016 et 2018 distingue cinq axes majeurs.

 

Vu de Pékin, l’avenir du capitalisme est chinois

Quarante ans de croissance très soutenue et la grande crise financière de 2008 ont convaincu les autorités chinoises de la supériorité de leur modèle « d’économie socialiste de marché aux caractéristiques chinoises ». Ce modèle – fondé sur un PCC prépondérant et exploitant les forces du marché afin de générer emplois et stabilité sociale – a connu des succès incontestables et fait dorénavant l’objet d’une promotion à l’international. L’essoufflement des moteurs traditionnels de la croissance a néanmoins conduit les autorités à réviser les paramètres de ce modèle. Dans un système où les autorités ont en pratique les moyens d’influencer directement ou indirectement l’ensemble du tissu économique, les questions qui se posent sont celles du degré de sophistication et des modalités du contrôle du PCC.

 

 

 

Bulletin d’analyse économique – numéro spécial covid-19

 

L’agriculture et l’agroalimentaire chinois à l’épreuve du COVID-19

Malgré la violence de la pandémie et les mesures parfois extrêmement strictes de confinement et de restriction des mouvements, la Chine n’a pas connu de problème majeur d’approvisionnement alimentaire. L’épidémie a accéléré certaines transformations structurelles déjà en cours.

 

Coronavirus : mesures d’hygiènes et de désinfection sur les lieux de travail, l’exemple chinois

A partir de la mise en confinement totale de Wuhan le 23 janvier, les autorités chinoises ont progressivement bâti un corpus de textes destiné à encadrer la poursuite des activités économiques et la fréquentation des lieux publics en période d’épidémie de Covid-19. Ces mesures visent à assurer un niveau d’hygiène et de protection suffisant. Elles ont régulièrement été mises à jour et précisées.

 

Déconfinement et reprise des transports en Chine

Les mesures de confinement et de quarantaine mises en œuvre en Chine à partir de la fin janvier ont pesé sur le transport de marchandises et la logistique en février et leur impact a été plus marqué sur le transport de passagers, notamment sur l’aérien. Le fret non aérien semble avoir rebondi dès le mois de mars. En réponse à la crise, les autorités ont élaboré nombre de mesures de soutien à l’activité, en particulier pour les opérateurs aériens. Elles ont aussi décidé de diverses mesures de protection sanitaire des passagers.

 

Coronavirus : maintien de la production en phase de confinement, l’exemple chinois

Pour l’essentiel des provinces chinoises, la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a connu son pic entre le 23 janvier et le 10 février soit dans le contexte particulier du nouvel an chinois et des congés qui s’en suivent et donc une période d’activité très faible pour la majeure partie de l’industrie. Dans ce contexte particulier, la priorité absolue a d’abord été donnée à la lutte contre l’épidémie donnant lieu à une interruption de toutes les activités de production à l’exception des services essentiels dans cette lutte. Ces activités ont ensuite progressivement repris à partir du 10 février, date de reprise officielle dans la plupart des provinces après l’extension des congés pour une durée d’une semaine. Laissé à la discrétion des autorités locales, l’arbitrage entre lutte contre l’épidémie et reprise de l’activité économique s’est traduit différemment selon les circonstances locales mais avec deux points communs : (i) le principe général, dans une première phase, d’interdiction de toutes les activités sauf exception ; (ii) une reprise de la production soumise à la mise en œuvre de mesures sanitaires strictes destinées à protéger le personnel et à limiter les risque de contamination.

 

L’épidémie de COVID-19 en Chine: catalyseur de l’innovation dans le secteur de la santé

La Chine, après une première période difficile, a su démontrer pendant l’épidémie ses capacités d’adaptation et d’innovation, tant pour réagir à l’évolution de la situation que pour développer de nouveaux outils dans le domaine de la santé. Les groupes chinois du numérique proposent ainsi, souvent en collaboration avec les autorités, des outils de gestion et de prévention épidémique, susceptibles d’inspirer d’autres pays dans leur réponse à la crise. De même, l’accent mis ces dernières années par les autorités sur le développement des biotechnologies s’avère décisif pour pouvoir mobiliser les ressources du pays dans la course mondiale pour la recherche d’un traitement puis d’un vaccin contre le virus.

 

BRI : vers un recentrage géographique et sectoriel ?

L’épidémie de Covid-19 nuit à la mise en œuvre concrète de BRI en ralentissant voire en arrêtant la construction de plusieurs grands projets d’infrastructures. Au-delà de cet impact direct, les difficultés économiques et financières du secteur privé et des PME chinoises pourraient les amener à reconsidérer leur internationalisation et à se concentrer sur leur marché domestique. Les autorités ayant réaffirmé l’importance politique de BRI, les grandes entreprises d’Etat (SOE) devraient quant à elles continuer à être mobilisées pour identifier, financer, construire et opérer des infrastructures à l’étranger, potentiellement en reconcentrant leurs efforts sur les pays voisins et notamment l’Asie du Sud-Est. Les autorités entendent également exploiter la crise pour promouvoir les déclinaisons numérique et sanitaire de BRI.

 

Coronavirus : Stabiliser l’emploi, le difficile objectif des autorités chinoises

La stabilisation de l’emploi est une priorité pour les autorités chinoises depuis le début du ralentissement de l’économie chinoise en 2018. Les changements à l’œuvre au sein de l’économie chinoise rendaient d’ores et déjà difficile la réalisation de cet objectif. Avec l’épidémie de Covid-19 et la forte hausse du chômage qu’elle a généré, les autorités sont face à un défi majeur. Stabiliser l’emploi est un prérequis indispensable pour garantir la reprise de l’économie, la stabilité sociale et donc celle du régime. Les problèmes structurels du marché du travail chinois contraignent pourtant les options des autorités. Quelques mesures ciblées ont été annoncées pour faire face à cette situation mais c’est principalement en soutenant l’offre, les PME en priorité, que les autorités, qui ne disposent pas de l’outil du chômage partiel, répondent, pour l’instant, au problème de l’emploi. Des mesures de soutien à la demande pourraient néanmoins également être nécessaires.

 

L’immobilier en Chine, un secteur structurellement et conjoncturellement crucial

L’immobilier joue un rôle central dans le modèle chinois. Il est au cœur des enjeux de production mais également des problématiques liées à l’épargne, aux finances publiques et au système bancaire. Marqué par la prépondérance des autorités et un environnement financier contraint, le secteur immobilier répète des cycles d’investissement et d’écoulement des stocks, symptomatiques d’une allocation sous-optimale du capital. Les autorités ont pris des mesures restrictives pour limiter les effets d’éviction et contenir les prix des logements. L’épidémie de coronavirus pèse particulièrement sur le secteur immobilier. Les déséquilibres structurels du secteur contraignent fortement les capacités de résilience de l’économie chinoise.

 

L’impact du Covid19 sur le marché automobile chinois

Déjà confronté depuis 2018 à un recul jusqu’ici inédit, le marché automobile chinois a été fortement touché par la crise du Covid-19, notamment en raison de la baisse de la demande mais aussi de la perturbation des circuits logistiques et de la concentration d’usines automobiles dans le Hubei, province la plus touchée par l’épidémie et par les mesures de confinement adoptées pour l’enrayer. La reprise progressive du marché automobile, qui bénéficie de mesures de soutien des autorités, fait face à de nombreuses incertitudes, notamment l’évolution de la pandémie en Chine et dans le monde, la confiance des ménages et l’adaptation des chaînes de valeur internationales. Dans ce contexte volatile, la consolidation déjà amorcée du secteur autour des acteurs les plus résilients pourrait s’accentuer.

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